Les contes universels dans l'azur oriental

Les mille et une nuit

Par Amel Aït-Hamouda

Les Mille et une nuits que j’adore occupent plus d’un quart de ma tête.

Dans l’ombre étoilée des horizons littéraires d’Orient un joyau irradie : Les Mille et Une Nuits. Shéhérazade, gardienne des aubes, se fait l’architecte d’un kaléidoscope d’émotions, tissant de fascinantes histoires pour en tracer une symphonie infinie entre Orient et Occident. Les récits de ces Nuits se succèdent, se chevauchent et se déploient en une invitation à un voyage éternel.

Le récit-cadre : le noyau fondateur des contes infinis 

Recueil d’histoires tissées par l’aiguille d’un récit-cadre et de contes enchâssés, Les Mille et Une Nuits dépeignent l’histoire de Shahrayar, un roi qui, profondément troublé par l’infidélité de son épouse, est submergé par la douleur et la colère. Dans sa détresse, le souverain adopte une pratique d’une extrême cruauté au sein de son royaume : épouser chaque jour une jeune fille et ordonner son exécution dès l’aube du lendemain. Cette tragédie devenue routine a plongé son royaume dans le deuil et la terreur permanents.

Mais au cœur de cette sombre histoire se dresse avec courage et résilience Shéhérazade, la gardienne flamboyante du feu sacré des mots. Consciente de la souffrance endurée par son peuple, Shéhérazade élabore un audacieux stratagème visant à mettre fin à cette spirale infernale en offrant volontairement ses propres mains à la sinistre alliance du tyran.

Avec habileté, elle persuade son père, le grand vizir, d’offrir cette proposée à la cour. Shéhérazade ne se limite pas à cela et élabore une ingénieuse stratégie pour apaiser l’esprit embrumé du roi. Avec une maîtrise absolue de l’art de la narration, elle souhaite livrer chaque soir des récits captivants et moraux, tout en suspendant son histoire à l’émergence des premiers rayons du soleil ; laissant ainsi son époux avide de connaître la suite de ses contes pour retarder son exécution.

Au seuil de l’union conjugale, Shéhérazade enjoint secrètement à sa petite sœur Dounyazad [1] de solliciter gracieusement son beau-frère pour autoriser sa nouvelle épouse à lui conter un récit fantastique en guise d’adieu.

Intrigué par cette demande, le monarque consent et prête une oreille attentive au premier récit, l’« Histoire du marchand et le génie » et demeure attentif jusqu’aux heures tardives de la nuit. Toutefois, au point culminant de l’intrigue, Shéhérazade interrompt soudainement sa narration. Désireux de découvrir le dénouement des péripéties du marchand, le roi décide alors de reporter l’exécution de la conteuse jusqu’au jour suivant.

Dès lors, Shéhérazade élabore avec subtilité sa tactique narrative de survie, enserrant le roi dans les filets du suspens avec adresse. Nuit après nuit, les murmures du vent se mêlent aux soupirs de l’aube, créant un envoûtant ballet de mots en mouvement. Sa voix enchanteresse emporte le roi dans un tourbillon d’aventures, dévoilant des horizons lointains où le désert embrasse le ciel et où les mirages se confondent avec l’éther. Le Tailleur, le Bossu, Kamaralzamân, la princesse Boudour, les Sept Vizir accompagnent les nuits de Shéhérazade pour restaurer la sensibilité et la stabilité du souverain.

Shahrayar redécouvre la beauté du monde, finit par guérir de son amertume et libère Shéhérazade de son fardeau lors de la mille et unième nuit.

Ainsi, le récit-cadre se transforme en un fil conducteur qui lie les innombrables personnages du pêcheur au portefaix et de Haroun al-Rachid au dormeur éveillé pour en composer cette exceptionnelle œuvre littéraire.

Mille et une Nuits par Sani-ol-Molk, 1852-1859, palais du Golestân. © Majid Yousefi Behzâdi

Les Mille et Une Nuits : des origines mystérieuses aux mille conteurs  

Les Mille et Une Nuits ont traversé siècles et contrées en se nourrissant de traditions orales et de manuscrits mystérieux. Ce recueil anonyme de contes populaires d’origine indienne, persane, et arabe est composé d’une profusion de contes enchâssés, dans lesquels des personnages sont adroitement réfléchis les uns par rapport aux autres, créant un jeu de miroirs. 

En effet, la naissance des Nuits remonte aux récits légendaires indiens, caractérisés par une structure narrative imbriquée qui a également influencé d’autres contes anciens. Puis, elles rencontrent la culture perse, où les premiers textes ont été établis, notamment l’histoire du Roi Jali’ad et de son grand vizir Shimas. Les noms persans du récit-cadre, « Shahrazâd » et « Chahriyâr », prouvent également de la forte influence de la Perse dans les Nuits.

Les premières mentions des Nuits remontent au Xe siècle, lorsqu’Al-Mas’ûdî [2] et Ibn al-Nadim [3] témoignent de l’existence d’une œuvre en langue arabe, adaptée d’un livre persan appelé Hézâr afsâna (Mille contes) et dont le récit-cadre ressemble fortement à celui de Shéhérazade et de son mari.

Outre l’Inde et la Perse, Les Mille et Une Nuits ont gagné en popularité dans tout le monde arabe à partir du VIIIe siècle, s’adaptant aux particularités culturelles locales et s’enrichissant de nombreux récits arabes pour devenir un incontournable du patrimoine littéraire.

Sous le règne de la dynastie abbasside (750 – 1258), les Nuits se sont enrichis du décor bagdadien. Ces  récits décrivent avec passion les merveilles de la ville, donnant vie à des personnages historiques tels que le célèbre calife, Haroun al-Rachid (769 – 809). 

Mais l’émerveillement ne s’arrête pas là. Un second ensemble de textes apparaît un peu plus tard, aux XIe et XIIe siècles, pendant le règne des Fatimides ( 909 – 1171) au Caire. Ces récits regorgent de magie et de merveilles, dans lesquels les génies et les tapis volants jouent un rôle central ; continuant à évoluer, avec l’ajout et/ou la suppression de différents récits, jusqu’au XVIe siècle. 

« L’aube chassant la nuit, Schéhérazade interrompit là son conte… »

Les Mille et une Nuits françaises

Au XVIIIe siècle, les conte de Shéhérazade reprennent une nouvelle vie, grâce à la plume d’un certain : Antoine Galland [4].

À la fin de sa carrière et après son retour en France, Galland se lance dans la traduction d’un manuscrit [5] datant du XVe siècle et en provenance du Levant pour occuper ses nuits hivernales. Et en 1704, il publia le premier volume de cette traduction, qui rencontra immédiatement un immense succès. Cependant, à son huitième tomes et après avoir achevé la traduction de son manuscrit incomplet, il se retrouve à court de récits.

C’est à ce moment que le destin lui fait un clin d’œil complice. Un voyageur éblouissant, tout droit venu d’Alep, du nom d’Hanna Dyâb [6], lui raconte des histoires incroyables, comme celle d’Ali Baba et les Quarante Voleurs ou encore celle d’Aladin et la lampe merveilleuse.

Dans le but de maintenir une cohérence narrative avec ses premiers contes, Antoine Galland a entrepris une exploration minutieuse de l’univers oriental. En plus des contes racontés par Dyâb, Galland a puisé dans les souvenirs de ses séjours levantins, ainsi que dans ses lectures pour agrémenter son œuvre de récits supplémentaires, tels que celui de Sinbad le marin. Les quatre volumes suivants furent publiés progressivement jusqu’en 1717.

Le génie de la traduction de Galland réside dans le fait qu’il a su parfaitement adapter des contes venus d’Orient au public occidental. En veillant à respecter les normes de bienséance de son époque, il a modifié le texte original, supprimé les passages jugés sensuels ainsi que les poèmes arabes. À la place, il a introduit des descriptions détaillées qui correspondaient mieux aux préférences de ses lecteurs. En conséquence, Galland n’a pas seulement été le traducteur des Nuits, mais il s’est révélé être un véritable innovateur qui a joué un rôle essentiel dans l’émergence d’un genre littéraire révolutionnaire. Son travail a conféré aux contes une renommée mondiale et leur a accordé un statut emblématique au sein de la littérature et des arts universels [7].

Deux siècles plus tard, une nouvelle traduction des Nuits est apparue, promettant d’offrir une perspective fidèle au texte original. Le docteur Joseph-Charles Madrus [8] a offert aux fervents de la littérature orientale une expérience renouvelée des Mille et Une Nuits, grâce sa traduction complète en seize volumes. Cette œuvre a été publiée entre 1899 et 1904, d’abord dans la Revue Blanche, puis chez Charpentier et Fasquelle.

L’objectif qui animait la plume Madrus était de restituer l’essence authentique des contes orientaux, plus fidèlement que ne l’avait fait Galland. Avec audace, il a tissé une version d’une richesse inouïe en y incluant les poèmes qui, auparavant, demeuraient absents dans la version de son prédécesseur.

Mais le pas audacieux du docteur ne s’arrête pas là. Il a intégré de nouvelles histoires orientales et déployé de longues descriptions exotiques. Les Nuits de Mardrus métamorphosées se présentent aux lecteurs, sensuelles et opulentes, reflétant les caractéristiques vibrantes de son époque fébrile dont fut la Belle Époque. Au siècle dernier, deux autres traductions [9] virent le jour : celle de René R. Khawam [10], et celle d’André Miquel (1929 – 2022) et de Jamel Eddine Bencheikh (1930 -2005).

René R. Khawam a puisé dans les manuscrits ancestraux avec une conviction pour écrire une version inégalée en termes d’authenticité. Son travail, s’étalant sur des décennies depuis les années 1960 puis entièrement modifié dans les années 1980, vise à restituer le registre éloquent des textes, tout en ravivant de douces mélodies poétiques présentes dans le récit. Il a laissé de côté les aventures d’Aladin, de Sinbad et d’Ali-Baba, qu’il considère comme des ajouts artificiels introduits par Galland.

Publiées entre 1991 et 2005 pour la Bibliothèque de la Pléiade, deux éminents érudits et spécialistes de la langue et de la civilisation arabes, André Miquel et Jamel Eddine Bencheikh, se sont associés en vue de fournir une nouvelle traduction. Leur entreprise se veut exhaustive et caractérisée par une grande rigueur, s’appuyant sur l’édition de Bulaq [10].

Deux pages du manuscrit d’Antoine Galland conservé à la Bibliothèque nationale de France (BnF). (Wikipédia)

Les Mille et une Nuits anglaises

La langue anglaise recèle également plusieurs versions des Nuits. L’orientaliste, traducteur et lexicographe britannique, Edward William Lane (1801-1876) est le pionnier qui tissa la trame anglaise des contes en trois tomes entre 1839 et 1841.

Puis, Richard Francis Burton (1821 – 1890), grand voyageur, déploya une traduction complète en 16 volumes en choisissant de traduire la version de bulaq, entre 1885 et 1888. Dans cette danse audacieuse avec la sensualité des textes sources, Burton, sous les strictes lois de la vertu victorienne, ajouta des notes en bas de page, des annexes éclairantes sur les rituels de l’Orient des sens.

Ces traductions, alors, s’épanouissaient dans des éditions réservées aux initiés, où l’obscénité était voilée par le secret, formant les dix volumes originaux suivis de six supplémentaires, nés entre les pages de Bagdad et d’autres contrées, intitulés Les nuits supplémentaires aux mille et une nuits, imprimés entre 1886 et 1888. Il faudra attendre plus d’un siècle et demi et plus précisément en 2008 pour qu’une nouvelle version anglaise s’éleva, signée Penguin Classics, orchestrée en trois volumes. Malcolm C. Lyons et Ursula Lyons façonnèrent cette œuvre, accompagnés par l’harmonieuse plume de Robert Irwin, qui offrit introduction et annotations. Cette symphonie littéraire représente la première traduction complète depuis l’édition Macnaghten remontant à l’époque de Burton.

Illustration des Mille et Une Nuits par Léon Carré, 1926. (Wikimédia)

Universalité des Nuits : échos des arts et reflets des créateurs

Les Nuits, depuis le XVIIIe siècle, jouent un rôle essentiel dans la littérature occidentale, exerçant une influence marquée sur de nombreux écrivains, artistes et compositeurs. Les contes de Shéhérazade ont rapidement captivé l’imagination occidentale dès leur arrivée en Europe, laissant une empreinte durable et variée sur les arts occidentaux.

En effet, la littérature, le théâtre, la peinture, la musique et même le cinéma ont été poussés à explorer des thèmes orientaux dans leurs propres créations grâce à cette influence profonde des Nuits.

Anna Karina dans le film Shéhérazade, 1963. ©Télérama

Les Nuits ont captivé des écrivains français tels que Voltaire (1694 – 1778) qui a intégré les richesses dans ses œuvres, comme en témoigne Zadig (1747), reflétant l’état d’esprit de l’époque en quête de l’exotisme oriental.  

De plus, l’un des éminents représentants du mouvement romantique américain, Edgar Allan Poe (1809-1849) a insufflé les éléments mystérieux et fantastiques des Nuits dans ses récits, comme dans Les Mille et deuxièmes Nuits (1845).

Au XIXe siècle, le théâtre occidental, à son tour, embrasse à bras ouverts l’influence des Mille et une Nuits. Le compositeur français, Jules Massenet (1842 – 1912) a adapté ces contes en un opéra-ballet envoûtant intitulé Shéhérazade (1899).

Ce choix artistique révèle l’engouement passionné de l’époque pour l’orientalisme musical. Ces nombreuses productions théâtrales contribuent à populariser davantage les histoires orientales en injectant des éléments esthétiques et narratifs issus de cette même culture dans les arts de la scène occidental. En gardant l’essence de la narration, la pièce contemporaine Les Mille et une Nuits (1992) de Mary Zimmerman (né en 1960) perpétue fièrement la flamme de cette influence théâtrale.

La peinture occidentale, elle aussi, a été touchée par l’influence des Nuits. À titre d’exemple, l’ artiste français, Eugène Delacroix (1798 – 1863) a transporté dans ses toiles les motifs orientaux, capturant la splendeur des palais, les couleurs chatoyantes des tissus et les mystères des déserts arabes. Cet engouement pour l’orientalisme a donné naissance à une nouvelle esthétique qui a perduré tout au long du XIXe siècle.

Dans le domaine de la musique, certains compositeurs ont su créer des œuvres magistrales qui reflètent de manière envoûtante les récits orientaux. Parmi eux, le compositeur russe Nikolaï Rimsky-Korsakov (1844 – 1908) avec son chef-d’œuvre Shéhérazade, une suite symphonique qui fut créée à Saint-Pétersbourg en 1888, lors des prestigieux Concerts symphoniques russes.

Dans l’industrie cinématographique, Les Mille et Une Nuits sont une ressource inépuisable qui continue de fasciner. Une illustration notable : le film franco-italo-espagnol, Shéhérazade[12] réalisé par Pierre Gaspard-Huit (1017 – 2017). Ce long-métrage transporte les spectateurs dans un cadre exotique et propose une combinaison de romance et d’intrigues.

De la littérature au cinéma, les contes des Mille et une Nuits ont exercé une influence significative sur les arts occidentaux, stimulant l’imagination des artistes et élargissant la palette créative de différentes disciplines. L’héritage de ces contes continue de se faire sentir aujourd’hui, témoignant de la puissance intemporelle des récits qui ont voyagé à travers les frontières culturelles pour enrichir et inspirer le monde artistique occidental.

Invitation à plonger dans les profondeurs du contact des civilisations, Les Nuits racontent le pouvoir de l’humanité où ses conteurs orientaux et ses traducteurs occidentaux tissent des mots en linceuls dorés et rappellent la puissance de la fiction à éveiller l’âme humaine.  Bien plus qu’un simple recueil de contes, Les Mille et Une Nuits  sont un hymne à l’imagination, à la créativité universelle, mais surtout une épopée qui unit l’Orient et l’Occident. 

Pour en savoir plus

  • Aboubakr Chraïbi, Les Mille et une nuits, Histoire du texte et Classification des conte, L’Harmattan, Paris, 2008.
  • Jean-Claude Garcin, Pour une lecture historique des mille et une nuits, Arles, Éditions Sinbad – Actes Sud, coll. « Hommes et Sociétés », 2013.
  • (ang)Ulrich Marzolph, The Arabian nights in transnational perspective, Wayne State University Press, 2007.
  • (ang)Paulo Lemos Horta, Marvellous Thieves, Harvard University Press, 2017.

[1] Dans d’autres versions, elle joue le rôle de la servante de Shéhérazade.

[2] Né à Bagdad à la fin du IXᵉ siècle et mort à Fostat en septembre 956, Al-Mas’ûdîest est un célèbre encyclopédiste et polygraphe arabe. Il mentionne les Nuits dans Ses Murūj adh-dhahab wa-ma’ādin al-jawhar, ou Prairies d’or et mines de pierres précieuses, un manuel de référence des géographes arabes.

[3] Originaire de Bagdad, en Irak, Ibn al-Nadīm est un scientifique, érudit et bibliographe arabo-musulman de renom. Il a laissé sa marque dans l’histoire grâce à son ouvrage majeur, le Kitab-al-Fihrist, qui peut être qualifié d’index exhaustif de tous les livres arabes de l’époque abordant également les contes des Nuits. Ibn al-Nadīm est décédé en 990. 

[4] Antoine Galland (1646 – 1715) est un éminent orientaliste français reconnu pour son expertise dans l’étude des manuscrits anciens et des monnaies. Il a fréquenté assidûment la Bibliothèque royale et a occupé de prestigieuses fonctions : antiquaire du roi, académicien et de lecteur au Collège royal. Sa contribution la plus marquante reste sa traduction des Mille et Une Nuits, qui lui a valu une reconnaissance durable dans le domaine.

[5] Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque nationale de France sous la cote ms ar. 3609 à 3611.

[6] Hanna Dyâb, un chrétien maronite originaire d’Alep, fut présenté à Galland par un voyageur du nom de Paul Lucas, le 25 mars 1709. Dyâb lui raconta oralement quatorze récits à Galland, qui s’empressa de les consigner par écrit. Sept de ces récits figurent dans Les Mille et Une Nuits dont d’Ali Baba et d’Aladin.

[7] Les Mille et Une Nuits traduites par Galland furent, par la suite, rééditées à de nombreuses reprises et servirent de base aux traductions dans d’autres langues occidentales, telles que l’anglais ou l’allemand.

[8] Joseph-Charles Mardrus (1868 – 1949) est un médecin, poète et traducteur français d’origine égyptienne. Il a marqué de son empreinte l’univers des études orientalistes et a joué un rôle majeur dans la scène culturelle parisienne pendant la Belle Époque.

[9] La troisième traduction, moins répandue, a été réalisée par Armel Guerne (1911 – 1980), un poète et traducteur renommé. Cette version, intitulée Le Livre des Mille et Une Nuits, a été publiée chez Club français du livre entre 1966 et 1967, et a été divisée en six volumes. La traduction de Guerne s’est appuyée sur les travaux de deux traducteurs anglais, Richard Francis Burton et Edward William Lane.

[10] René Rizqallah Khawam (1917 – 2004) est un traducteur français d’origine syrienne spécialisé dans la traduction des textes arabes. Il a acquis une solide réputation en tant que traducteur de la littérature classique arabe. Pendant ses quarante dernières années, il a consacré son temps et son expertise à travailler sur les Nuits.   

[11] L’édition de Bulaq, publiée au Caire en 1835, et révisée en 1863 et 1935, est reconnue comme une référence incontournable des Nuits. Son contenu complet et sa longévité en font une ressource précieuse pour l’étude et la compréhension de cet ouvrage littéraire.

[12] Sorti en 1963, le film Shéhérazade met en scène Anna Karina (1940 – 2019), Gérard Barray (né en 1931) et Giuliano Gemma (1938-2013)