Lara Scarlett Gervais, une photographe au service de la préservation du patrimoine

Lara Scarlett Gervais, une photographe au service de la préservation du patrimoine

Le 02/08/19 par Ilham YOUNES

Lara Scarlett Gervais

Dans sa liste des rêves à poursuivre, Lara Scarlett Gervais a toujours accordé une place particulière à la découverte des sites archéologiques du Proche-Orient : « J’ai toujours été attirée  par le Moyen-Orient, ce carrefour des cultures parmi les plus anciennes au monde,  ses contes et légendes, ses lieux emblématiques Babylone, Jérusalem, Damas, Petra ou encore Persépolis ».

Après avoir entrepris des études d’archéologie à la Sorbonne et à l’école du Louvre, elle décide de s’orienter vers l’école du terrain, celle des rencontres. Elle se laisse alors porter par son intuition et ses rêves. Depuis 2010, elle parcourt plus d’une soixantaine de pays : de l’Afrique jusqu’à l’Orient en passant par l’Asie centrale, l’important, selon elle, c’est : « l’autre, la différence, la découverte, la rencontre des mondes ».

En 2015, à l’occasion d’un voyage en Iran, tout bascule pour cette voyageuse qui : « aime passer les frontières ». Une visite au Kurdistan iranien l’entrainera au Kurdistan irakien où elle rejoint des familles de déplacés. Son appareil photo en poche, elle recueille de précieux témoignages toujours de façon spontanée.  Son but : s’intéresser et comprendre sans a priori. Un jour, elle fait une rencontre décisive dans un taxi collectif entre Suleimaniya et Erbil. Un syrien lui apprend qu’il se marie le mois prochain à Damas. Suivant la voix de son intuition, elle décide alors de s’y rendre. Sur place, elle va au Musée National de Damas et rencontre le directeur avec un but en tête rejoindre les équipes d’archéologues à Palmyre. Elle participe à l’évacuation des œuvres du Musée de Palmyre et documente le travail des archéologues de la DGAM (Direction Générale des Antiquités et des Musées en Syrie). Son objectif devient alors un outil de mémoire et de transmission.

A son retour, elle décide de témoigner. En août 2017, elle crée l’association Héritage et Civilisation, monte l’exposition Alâthar, seul (e) après Daesh et reçoit le soutien de l’ONU et du bureau UNESCO de Genève. En parallèle, elle lance le programme Odyssée visant à sensibiliser les jeunes du monde entier à la préservation du patrimoine naturel et culturel car selon elle : « la peur de l’autre, de l’inconnu, revient toujours, alors que la vraie richesse ce sont nos différences, il faut déconstruire les barrières pour apprendre à se connaître ». Aujourd’hui, malgré les risques encourus, elle ne regrette rien : « prendre des risques fait peur, alors que ce sont les fondements de notre apprentissage ».


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